FOCUS – Les premières rencontres du réseau des observatoires de la métropole grenobloise, baptisés Obs’y, se sont tenues vendredi 27 février. De quoi est capable ce super observatoire ? Éléments de réponses.
Peu connue, l’Obs’y n’est pourtant pas une organisation très récente, puisque lancée en 2013. Après deux ans de fonctionnement, ce réseau d’observatoires a présenté quelques fruits de son travail dans les locaux de la métropole, devant un public… d’avertis.
Essentiellement présents dans la salle, en effet, des techniciens travaillant dans les dix institutions partenaires de l’Obs’y : Caisse d’allocations familiales (Caf), Agence d’urbanisme de la région grenobloise (Aurg), Conseil général de l’Isère, Centre communal d’action sociale (CCAS)… Sans oublier, quelques élus.
Et pour cause, bien que se revendiquant « observatoire dont les données sont ouvertes au public, accessibles à tous sur Internet », ces premières rencontres n’étaient pas ouvertes au grand public. Peut-être lors d’une prochaine édition ?
Éclairer certaines réalités et difficultés du territoire
Christophe Ferrari, président de la métropole grenobloise s’est félicité que sa collectivité puisse disposer dorénavant d’un outil « unique » en France, permettant de délivrer prochainement des « données puissantes ».
La plus-value de l’Obs’y réside, précisément, dans le croisement et le recoupement de données issues d’organismes qui n’avaient pas l’habitude de travailler ensemble auparavant.
Le travail de ce « super observatoire » devrait ainsi permettre d’éclairer certaines réalités et difficultés du territoire. Tel ce chiffre que ne s’explique pas Christophe Ferrari, par ailleurs maire de Pont-de-Claix : « J’ai été marqué par le fait que 20 % des jeunes de Pont-de-Claix vont à l’université. C’est le plus bas taux de toute la métropole… Si on ne comprend pas les raisons de ce chiffre, les politiques publiques que l’on met en place ne seront pas les plus pertinentes ».
Pour Christophe Ferrari, l’affaire est donc entendue : « l’Obs’y n’est pas un simple travail de réflexion […] il sera utile à la prise de décision et pour l’action sur le territoire ».
“Se fonder sur les chiffres et pas sur le ressenti”
Pourquoi les données de l’Obs’y sont-elles si importantes ? Parce qu’elles permettent de ne pas s’en tenir uniquement au ressenti, comme nous l’explique Philippe Cardin, conseiller métropolitain, conseiller municipal à Meylan et président du conseil scientifique de l’Agence d’urbanisme de la région grenobloise (Aurg), organisme membre de l’Obs’y.
Obs’y : des chiffres riches d’enseignements
Pour rendre plus palpitante la séance plénière, les chiffres de l’Obs’y ont été distillés sous la forme d’un quizz, auquel chaque participant de la salle pouvait participer à l’aide d’une télécommande. L’occasion de découvrir quelques vérités intéressantes sur la métropole :
- 40 à 45 % de l’emploi de la métropole est concentré sur Grenoble même ;
- Dans les quartiers les plus pauvres de la métropole, les revenus médians sont de l’ordre de 600 euros ;
- Un enfant sur quatre de la métropole vit dans une famille à bas revenus ;
- Les deux secteurs d’emploi prometteurs dans la métropole sont le “productif” et le “résidentiel” ;
- Le militantisme associatif grenoblois n’est pas aussi fort qu’on l’imagine.
Ces données et analyses ne sont que quelques exemples extirpés d’une production déjà importante de l’Obs’y.
Pour aller plus loin, il vous suffit de consulter les tableaux de bord de l’Obs’y intitulés Habitat-logement, Enfance-famille, ou Personnes âgées. À découvrir également, les cahiers « thématiques » sur les thèmes Économie-emploi et Revenu-précarité, ainsi que les cahiers Regards croisés, portant sur les sujets Précarité et vulnérabilité énergétique et Trajectoires résidentielles. D’autres enquêtes devraient également sortir prochainement. A suivre, donc !
Séverine Cattiaux
3 QUESTIONS À MARINA GIROD DE L’AIN, ADJOINTE À LA VILLE DE GRENOBLE
Comment comptez-vous utiliser les données de l’Obs’y pour mener les politiques publiques de la ville de Grenoble ?
Quelle donnée vous a particulièrement frappée lors de ces premières rencontres de l’Obs’y ?
Si les chiffres éclairent les politiques publiques, quelle est la place de la parole des habitants ?