REPORTAGE VIDÉO – La ville de Grenoble a lancé, ce jeudi 26 février, place de Bérule, une nouvelle expérimentation : les cendriers urbains. Une quinzaine seront ainsi testés jusqu’à l’automne prochain dans l’hypercentre, afin de diminuer la pollution urbaine et d’améliorer la propreté des espaces publics. Les mégots récupérés seront ensuite collectés sur un site en Lozère et recyclés par le groupe Terracycle, dont le siège européen est basé à Londres.
A Grenoble, la chasse aux mégots de cigarettes est ouverte. La Ville a lancé, ce jeudi 26 février, place de Bérule, une nouvelle expérimentation de cendriers urbains.
A l’origine de ce projet, un constat : l’interdiction du tabac dans les lieux publics a amené davantage de fumeurs à jeter leurs mégots sur l’espace public. « Ce geste, souvent automatique et banalisé, a des effets négatifs que l’on ne peut aujourd’hui négliger », explique la municipalité. Et celle-ci de rappeler qu’un mégot de cigarette jeté reste douze ans dans la nature, se traduit par cinq cents litres d’eau impropre à la consommation et engendre pour la collectivité un surcoût lié au ramassage. Ce geste participe aussi, selon la mairie, à la « détérioration des espaces publics » et « alimente les mauvais réflexes ».
Une expérimentation jusqu’à l’automne
Pour pallier ce problème, la ville de Grenoble testera ce nouveau dispositif jusqu’à la rentrée prochaine. « L’idée est de passer la saison complète et de faire le point à la rentrée, afin de voir si ces cendriers sont vraiment utilisés, si cela réduit le nombre de mégots par terre et améliore le confort des agents de la propreté urbaine » explique Lucille Lheureux, adjointe aux espaces publics et à la nature en ville.
Une quinzaine de ces cendriers seront prochainement installés dans différents lieux de l’hyper centre et, notamment, devant le lycée Champollion. D’une hauteur d’environ un mètre, chaque cendrier pourra contenir jusqu’à 2 000 mégots.
Réalisation JK Production
Des mégots collectés en Lozère
Durant cette phase de rodage, un agent de la propreté urbaine sera chargé de les vider. « Il nous apportera son regard au fil de l’expérimentation et pourra nous dire si c’est une collecte pérenne et si elle a un impact sur la qualité de l’espace public » commente Lucille Lheureux.
Un véhicule spécifique sera d’ailleurs mis à sa disposition pour faciliter les tournées. Les mégots seront ensuite conditionnés dans un sac en plastique, puis stockés de manière provisoire avant d’être traités par Terracycle.
Cette entreprise, dont le siège européen est basé à Londres et qui possède un site de collecte en Lozère, récupère déjà l’ensemble des mégots répartis sur le territoire français.
Un mobilier à l’épreuve du vandalisme
Face aux risques de vandalisme et de détérioration du matériel, Lucille Lheureux, tempère en rappelant que la résistance du mobilier entre dans le cadre de l’expérimentation. « Cela faisait partie des critères de choix qui ont été travaillés entre la propreté urbaine, les services d’exploitation et l’entreprise qui les propose afin que la collecte ne soit pas pénible pour les agents et qu’ils résistent au vandalisme » explique l’élue.
Un point de vue partagé par Antoine Back, conseiller municipal délégué au secteur 2 : « Le risque de mésusage ne doit pas limiter notre action. Nous en tenons compte dans l’équation, mais ça n’est pas parce qu’il y a ce risque qu’il faut ne rien faire ». Reste à savoir si ces cendriers urbains seront bien utilisés. Réponse à la rentrée.
Maïlys Medjadj