ÉVÉNEMENT – Actualité oblige, les vœux de la ville de Grenoble avaient cette année une tona­lité par­ti­cu­lière. Après avoir exprimé à la presse l’im­por­tance de la liberté d’ex­pres­sion et annoncé plu­sieurs pro­jets à venir, le maire a pro­fité de la céré­mo­nie offi­cielle – qui se tenait der­rière l’hô­tel de ville le soir-même – pour réaf­fir­mer les valeurs de la République auprès des Grenoblois.

Eric Piolle, lors de ses vœux à la presse, à la biblio­thèque Kateb Yacine de Grenoble. © Joël Kermabon – Place Gre’net

« En mas­sa­crant la rédac­tion d’un jour­nal et des repré­sen­tants de l’État, en assas­si­nant volon­tai­re­ment des Français de confes­sion juive parce qu’ils sont juifs, les meur­triers n’ont pas seule­ment com­mis des atro­ci­tés, ils ont envoyé un mes­sage. Ils nous ont dit : “Votre République n’existe pas. Vos prin­cipes n’existent pas. Votre humour ne compte pas. Tout ce qui est pré­cieux à vos yeux ne vaut rien, alors nous allons vous le prendre”. »

Ce samedi 17 jan­vier, Eric Piolle, maire de Grenoble, n’a pas man­qué de reve­nir, devant les jour­na­listes, sur les actes ter­ro­ristes ayant visé la rédac­tion de Charlie Hebdo, des poli­ciers et un maga­sin casher. Une pre­mière depuis ces évé­ne­ments tra­giques, dans le cadre des vœux à la presse qui se tenaient à la biblio­thèque Kateb Yacine de Grenoble, à l’oc­ca­sion de son dixième anniversaire.

La République, « un pro­jet à culti­ver au quotidien »

Le maire a pro­fité de cette céré­mo­nie des vœux pour redire son atta­che­ment à un « débat public de qua­lité et à la liberté d’expression, son corol­laire indé­pas­sable ». Et de rap­pe­ler que, loin d’être seule­ment un héri­tage du passé, la République est aussi « un pro­jet à culti­ver au quo­ti­dien, et à faire pro­gres­ser ».

© Joël Kermabon – Place Gre’net

« Au-delà de nos dif­fé­rences de spi­ri­tua­lité, de par­cours ou bien tout sim­ple­ment au-delà de toutes nos façons d’envisager le bon­heur, il y a tou­jours un ter­rain com­mun qui nous per­met d’avancer, et de bien vivre avec des voi­sins qui ne rient pas aux mêmes plai­san­te­ries que nous. »

Pour l’é­dile, les enjeux sont clairs : « ou bien les confu­sions per­durent, le futile se mêle au fon­da­men­tal ; ou bien nous retrou­vons le sens des mots, et la capa­cité de nous dire les choses, sans attendre les acci­dents ». Et ce der­nier de com­pa­rer le débat public à la vie ordi­naire : « il ne faut pas attendre le divorce pour se dire les choses essen­tielles, pour nom­mer les pro­blèmes ».

Des pro­jets en 2015 pour Grenoble

Eric Piolle est, par ailleurs, revenu sur l’action muni­ci­pale à venir et a rap­pelé ses trois prio­ri­tés fon­da­men­tales pour Grenoble en 2015 : une ville éman­ci­pa­trice, « avec l’école au cœur de l’action muni­ci­pale » ; durable ; soli­daire et citoyenne. Il a ainsi notam­ment annoncé le main­tien de la sub­ven­tion du CCAS à 25 mil­lions d’euros, tout comme celui des sub­ven­tions flé­chées vers la santé et les soli­da­ri­tés. Mais aussi, le fait que Grenoble allait rejoindre le réseau des villes amies des aînées de l’Organisation mon­diale de la santé (OMS).

Outre la pour­suite de la végé­ta­li­sa­tion des espaces publics en 2015, le maire a par ailleurs annoncé, en avant-pre­mière, l’ou­ver­ture d’une voie de trail reliant Grenoble à Saint-Pierre-de-Chartreuse. « Grenoble embel­lie, c’est aussi Grenoble plus propre » a ajouté le maire qui sou­haite lan­cer cette année « une cam­pagne sur les petits gestes au quo­ti­dien qui, mis bout à bout, embel­lissent la ville ».

Dernière annonce : la confir­ma­tion que la pre­mière édi­tion de la fête des tuiles aura bien lieu en juin pro­chain. Mais aussi un vœu : celui de voir la capi­tale des Alpes rejoindre le réseau euro­péen des villes enga­gées dans la tran­si­tion énergétique.

Paul Turenne

Retour en images sur la soi­rée Fête un vœu, orga­ni­sée pour les Grenoblois dans le parc Paul Mistral, der­rière l’hô­tel de ville, ce samedi 17 janvier.

Réalisation JK Production.